Michael Jackson
Michael Jackson, King of Pop auto-proclamé cause un double scandale par ses inversions de polarité par rapport à Elvis, blanc chantant noir, basculement de flux magnifié par son contact avec Lisa-Marie, fille du King 1er du genre lors de leur ambigu mariage, passage de relais/rupture. Michael Jackson, prodige à l’enfance volée par le business de l’entertainmement, cause un scandale en s’incarnant chanteur noir désirant le blanc, s’émancipant de sa tignasse afro ready-made culturel pour s’approprier les bandelettes de momies, oripeaux de décavés façon voodoo sauce halloween, et en décidant de vivre sa vie vécue comme mort anthume, de se la hanter en dansant. La vraie vie commence avec la mort, plus désirable que le vif, second scandale, sans attendre la résurrection, en séduisant transi pop livide et bleuté revêtu de cuir brillant rouge et noir, jouissant de cette transgression affichée en liminaire du clip “Thriller” comme contraire à ses convictions religieuses.
La mort par surdose du King, Elvis, le 16 août 1977 mit fin à plusieurs scandales, ceux du rebelle devenu militaire, portant plaque de shérif des stups grâce à Nixon, du boulimique camé autant aux cheeseburger qu’aux cachets de Quaalude®, du plouc sudiste camionneur gominé devenu millionnaire à vingt deux ans, du chanteur de gospel maniaque des flingues, de l’alcoolique chronique, de l’inconsolable du décès de sa mère Gladys, de l’acteur frustré marionnette des studios, de l’amoureux d’une gamine de quatorze ans, Priscilla, échappant au lynchage pour pédophilie par le mariage, du puritain secouant ses hanches et surtout, du premier d’entre tous les scandales, du beau gosse blanc chantant comme un neggar. En pleine vague montante punk sa mort en obèse engoncé dans les tenues lasvegassiennes d’entertainer au répertoire de mélodies sentimentales fut à la fois un soulagement et est toujours encore un second scandale, celui de la trahison de l’éblouissante énergie juvénile.
Mi 2009, un agent anesthésique intraveineux, d'action rapide, utilisable pour l'induction et l'entretien de l'anesthésie, molécule appelée propofol et commercialisée par le laboratoire Astazeneca sous le nom de Diprivan®, sort d’un anonymat relatif du à son usage strictement limité aux milieux hospitaliers, de l’armoire à pharmacie et du rapport d’autopsie de la plus célèbre des stars pâlies, Michael Jackson décédé le 25 juin, pour rayonner de façon incongrue dans la pharmacopée excessive de notre pop culture globale.
Publié dans le N° 4 de NOVO Magazine, Septembre 2009, à suivre.